Les animaux dangereux qu'on peut rencontrer pendant une randonnée : loups, ours, mais aussi serpents, frelons autre petites bêtes

Avant de partir en randonnée, on pense à préparer son sac à dos de rando, son casse-croute et à prendre une gourde d’eau. Puis lorsqu’on part en randonnée, on a en tête de prendre des photos, de suivre le balisage et d’admirer le paysage. Mais il y a une chose à laquelle on ne pense pas forcément lorsqu’on se balade. C’est qu’autour de nous, il peut potentiellement se trouver des animaux dangereux.
Petits et grands nuisibles en randonnée
Serpents
En France, il y a 12 espèces qui sont présentes sur notre territoire et qu’on peut potentiellement croiser en randonnée.
Les plus courantes et qui ne présentent pas de danger sont : la couleuvre à échelons, la coronelle lisse, la couleuvre verte & jaune et la couleuvre vipérine. Cette dernière se rencontre surtout aux abords des lacs et des rivières. Ces serpents n’ont pas de venins, mais cela ne les empêche pas de mordre. Pour la plupart, on peut aussi bien les trouver en Occitanie, qu’en Aquitaine, en Pays de la Loire ou encore en Corse.
Mais d’autres serpents présentent un vrai danger pour l’homme, mais également pour les animaux.
Il s’agit de la vipère Aspic, de la vipère Péliade, de la vipère de Séoane et de la vipère d’Orsini. Ces quatre serpents sont venimeux et il n’est pas rare d’en croiser qui se chauffent sur une pierre ou qui traversent un chemin. Ces serpents sont surtout présents dans les zones rocailleuses et boisées, les prairies et les zones sèches.
S’il y a morsure de serpent, restez calme, nettoyez la plaie avec du savon et de l’eau ou un antiseptique. Entourez la morsure avec un bandage sans le serrer et retirez tout ce qui pourrait serrer le membre mordu. Rendez-vous dans un hôpital pour y recevoir des soins.
Guêpes, abeilles et frelons

Les frelons, les guêpes ou les abeilles la plupart du temps sont pacifiques et lorsqu’on en croise on y fait pas plus attention qu’à une mouche. Mais lorsqu’on se trouve dans une zone où il y a beaucoup d’arbres fruitiers ou un nid à proximité, ou bien qu’on est en train de manger quelque chose de sucré qui a attiré l’insecte, c’est là que les ennuis débutent. En effet en randonnée, on suit un balisage sur un sentier et il nous est impossible de savoir si on va passer à proximité d’un nid de frelons ou de guêpes ou si on va en croiser une moins farouche que les autres. Si cela vous arrive, cela ne veut évidemment pas dire que toutes les guêpes vont sortir vous attaquer simplement parce que vous marchez à 50m de leur nid. Mais soyons clair, lorsqu’une guêpe/une abeille/un frelon pique, en général, c’est pour se défendre. Mais aussi pour protéger leur reine et ses larves, qu’importe le prix. Parce qu’elle se sent agressée, et que pour elle vous êtes une menace. À un moment ou un autre, elle a été effrayée et donc elle vous a piqué.
Contrairement à l’abeille qui perd son dard et meurt après la piqure, la guêpe garde son dard et reste en vie. La piqûre de guêpe et d'abeille est très douloureuse et la douleur arrive immédiatement. La piqûre de frelon est dix fois plus douloureuse que leur piqûre, autant vous dire que c’est un très mauvais moment. Peu importe l’insecte qui a piqué, une grosse rougeur apparait alors, et il n’est pas rare que le membre se mette à gonfler légèrement autour de la piqûre. Souvent on se fait piquer uniquement parce qu’on mangeait une compote en gourde ou un fruit et qu’elle est venue tourner autour de nous. Sans faire attention on a essayé de la chasser mais ça l’a énervée et elle est revenue nous piquer.
Si vous vous êtes fait piquer par une guêpe, un frelon ou une abeille, la marche à suivre est la même. Désinfectez l’endroit où vous avez été piqué avec du savon et de l’eau et appliquez un spray antiseptique. Si vous avez de la glace, en mettre sur la plaie peut vous soulager. Si la douleur est trop vive, ingérer un paracétamol ou de l’ibuprofène. Prenez un antihistaminique pour réduire le gonflement lié à la piqûre. Durant les 48h suivant la piqûre, surveillez-là et si votre membre se met à enfler ou si vous ressentez d’autres symptômes alarmants, allez consulter un docteur ou allez à l’hôpital. En effet, certaines personnes sont allergiques aux piqûres mais ne le découvrent que lorsqu’elles sont piquées. D’autres font des réactions cutanées mais pas immédiates, d’où l’utilité de surveiller l’évolution de près.
En revanche si durant les 30 minutes suivant une piqûre par un dard l’un de ces symptômes survient (gonflement autour de la gorge ou bouche pouvant gêner la respiration, évanouissement, vertiges, mal de tête, difficultés à respirer, respiration bruyante,…) appelez immédiatement le 15.
Fourmis et fourmis rouges
En randonnée on croise très souvent la route de fourmis. Mais plus rarement celle de fourmis rouges. Aussi petites qu’elles soient, ce n’est pas parce que vous ne les voyez pas qu’elles ne sont pas dans les parages. Et si par malchance vous vous asseyez faire une pause près d’une fourmilière ou du passage d’une colonie, c’est que ce n’était pas votre journée…
En principe, les fourmis piquent pour se défendre, protéger les autres fourmis et leur fourmilière. Pour cela, certaines espèces qui en sont dotées se servent de leur aiguillon pour projeter un liquide, « l’acide formique ». Quant aux fourmis rouges, elles mordent tout en injectant du venin dans la plaie. Leur morsure peut être très irritante, douloureuse et même des fois le membre mordu peut gonfler dans de grosses proportions.
Si vous vous êtes fait piquer par une fourmi, partez loin de la zone où vous vous trouviez. En effet une fourmi n’est jamais seule et inutile de vous faire piquer une seconde fois. Vérifiez que vous n’avez pas d’autres fourmis sur vous en vous inspectant scrupuleusement. Nettoyez avec du savon et de l’eau le membre ou de l'antiseptique. Mettez de la glace ou de l’eau très froide pour soulager la démangeaison et contenir le gonflement. Si l’irritation est intense, appliquez une crème à base de cortisone ou prenez un antihistaminique. Si vous n’avez pas le nécessaire, rendez-vous dans la pharmacie la plus proche.
Araignées

Les araignées ne piquent pas, elles mordent. Mais heureusement en France il est extrêmement rare de croiser le chemin d’araignées dangereuses, dont le venin est potentiellement mortel. La principale araignée extrêmement dangereuse en France est la veuve noire. On la trouve surtout dans l’Hérault, au Salagou.
Si vous avez été mordu par une araignée, lavez la plaie avec du savon et de l’eau ou nettoyez avec de l’antiseptique. Passez une poche de glace ou de l’eau très froide sur la zone mordue afin de calmer la douleur. Il n’est pas rare que la morsure provoque une rougeur, voir même un gonflement.
En revanche, si vous vomissez, que vous transpirez, que vous avez des crampes et/ou des douleurs musculaires dans le corps, prévenez les secours.
Moustiques
Dès le printemps voilà que le moustique revient, et des fois même jusqu’en décembre s’il ne fait pas froid. Le moustique « classique » intervient principalement le matin avant le lever du soleil ou le soir après son coucher. Mais le moustique tigre lui, est présent tout au long de la journée. Ce moustique est principalement présent dans la partie sud de la France mais on peut le trouver malgré tout dans presque tous les départements français. Il véhicule différentes maladies telles que la dengue, le chikungunya et le zika. Ces maladies tropicales transmises par les moustiques sont peuvent être extrêmement dangereuses.
Il y a toutefois des zones plus touchées que d’autres par la présence de moustiques. Les mares, les cours d’eau ou terrains marécageux sont propices à la présence des moustiques. Les moustiques sont moins présents lorsqu’il y a beaucoup de vent ou qu’il fait froid. Je ne compte plus le nombre de fois où je me suis fais piquer par des moustiques en randonnée. Alors pour se protéger, mettez du spray anti-moustiques sur la peau et/ou du spray pour vêtements sur votre tenue (à pulvériser minimum 24h auparavant sur les tissus). Portez également des vêtements couvrants, un chapeau et pourquoi pas des vêtements traités anti-moustiques. Plusieurs marques proposent actuellement des vêtements traités de façon à répulser cet insecte.
Vaches

Cela peut paraitre étrange, mais lorsque vous faites une randonnée, faites attention aux vaches. Il n’est pas rare de devoir traverser une pâture ou un champ quelconque, clôturé ou non. Par exemple les vaches dans le Cirque d’Estaubé (Pyrénées) sont en pâture en liberté, sans clôture. Si les vaches ont des veaux dans le troupeau, passez le plus loin possible d’elles et surtout des petits. Elles peuvent avoir un comportement agressif et vous foncer dessus, si elles pensent que vous en voulez à la sécurité de leur petit. En règle générale, lorsque vous devez passer près d’un troupeau de bovins, soyez vigilants et attachez votre chien si vous en avez un avec vous. Il n’est pas rare qu’il y ai un chien de troupeau qui les surveille de loin. Lui également peut intervenir de façon plus ou moins brutale s’il pense que vous leur voulez du mal. Faites un détour si nécessaire pour passer le plus loin< possible d’elles, si elles ne sont pas dans des enclos.
En randonnée, sur les sentiers ou le long des prairies, faites également très attention aux chenilles processionnaires et aux tiques.
Les grands animaux sauvages
Loups
Concernant les loups, même si vous randonnez de longues journées dans les montagnes en autonomie, vous avez une infime chance de l’observer. Si par hasard vous passez non loin de lui, ce sera plutôt lui qui vous verra et qui s’en ira, sans que vous ayez eu conscience de sa lointaine présence. On le trouve principalement en régions PACA et Auvergne-Rhône-Alpes même s’il serait présent sur les 2/3 du territoire. Sa présence a également été détectée à de nombreuses reprises dans le PNR Aubrac, au sud des Monts d’Auvergne. Si vous en rencontrez un, restez debout, ne lui tournez pas le dos et reculez lentement sans le quitter des yeux. S’il agit de façon agressive, criez, jetez-lui des choses tout en reculant comme indiqué précédemment.
Ours
Il en est de même pour l’ours. Les imposants ours bruns sont présents sur l’ensemble des Pyrénées mais là aussi, vous aurez du mal à en apercevoir. S’il perçoit la présence de l’homme par son odeur ou du bruit, il va chercher à l’éviter. L’ours brun est en effet discret et de plus la journée il est plutôt en train de se reposer dans des endroits calmes. Si vous arrivez tout de même à observer un ours, ce qui reste plus que marginal, signalez-vous à lui par du bruit ou en parlant et repartez dans l’autre sens. Ensuite signalez-le à l’Equipe Technique suivi Ours.
Lynx

Concernant le lynx boréal, il se trouve surtout dans le nord des Alpes, les Vosges et le Jura. Ce majestueux et solitaire animal sauvage a été réintroduit dans nos montagnes à partir de 1983. Cet animal à la robe tachetée est très discret et difficile à observer. Souvent il aura déjà quitté les lieux à votre lointaine approche; et vous ne saurez même pas qu’il était là. Contrairement à ce qu’on pourrait croire, le lynx n’est absolument pas dangereux pour l’homme. Il se nourrit surtout de rongeurs, chevreuils et chamois.
Les patous
Le patou ou chien de race Montagne des Pyrénées est un chien de protection qui garde les troupeaux en montagne. Mais le patou sous ses airs de gros nounours peut parfois se montrer dangereux envers les randonneurs. Cette arme de dissuasion redoutable contre les prédateurs (loups, ours, lynx) fait également peur aux randonneurs, avec son gros gabarit et ses aboiements impressionnants. Il est dressé depuis tout petit afin de garder les moutons, chèvres ou vaches dont il a la responsabilité. Il a pour rôle clé d’évaluer en toute autonomie (car souvent il n’y a pas de berger avec lui) les dangers potentiels et de protéger son troupeau.
Lorsque son jugement est altéré, alors le patou peut être dangereux pour les randonneurs. En effet il a été éduqué pour dissuader les rôdeurs et bêtes dangereuses, mais aussi prévenir le berger (lorsqu’il y en a un) et défendre le troupeau, en attaquant et mordant si besoin. En randonnée dans les Pyrénées il n’est pas rare de voir au loin un patou surveiller ses brebis, non loin d’un chemin de randonnée. La plupart du temps il n’y a aucun soucis car lorsque le patou voit les randonneurs, il se rend compte qu’ils ne sont pas un danger pour le troupeau dont il a la garde. Mais dans de rares cas, le patou met en danger les randonneurs. Croyant que les marcheurs vont embêter les animaux en estive dont il doit assurer la surveillance, il peut alors se montrer agressif.
En randonnée dans les Pyrénées, lorsqu'il évoluent en montagne sur des terrains où se trouvent des troupeaux, les randonneurs doivent faire preuve de vigilance. Il n’y a pas avec chaque troupeau un patou mais il est très fréquent qu’il y en ai un qui les accompagne. Comme je le disais le patou n’est pas à la base un animal dangereux mais ce chien protecteur peut mal percevoir le danger. Il est donc conseillé d’agir avec prudence et de s’éloigner le plus possible des troupeaux en pâture lorsqu’il y en a qui se profilent.
Renseignez-vous également auprès de l’Office de Tourisme pour savoir où se trouvent ces zones, afin de privilégier une randonnée ailleurs. Si le relief le permet quittez le chemin de randonnée afin de faire un détour, même grand, pour passer le plus loin possible des bêtes. Déjà celles-ci ne se sentiront pas menacées et si il y a un chien qui monte la garde, le risque d’une attaque de patou est amoindri.
Si vous apercevez un patou prévoyez le plus possible de passer loin du troupeau. Gardez toujours un oeil sur lui car les patous dangereux existent, même si ce n’est heureusement pas la majorité. Des fois il y a un berger avec le chien Montagne des Pyrénées mais ce n’est pas toujours le cas. Si vous en apercevez un, il ne devrait pas y avoir de soucis, car en cas de besoin il peut rappeler son chien gardien de troupeau en un sifflement.
Dans tous les cas le patou lorsqu’il vous verra va se mettre à aboyer, afin de vous dissuader de vous approcher plus du troupeau. Il n’est censé se montrer menaçant et attaquer que si ces aboiements tonitruants n’ont eu aucun effet. En effet il est des fois difficile de faire un grand détour pour éviter un troupeau, surtout si le terrain ne le permet pas.
Si le patou se dirige dans votre direction, gardez votre calme. Arrêtez-vous ou faites demi-tour, lentement, afin qu’il comprenne que vous êtes des êtres humains et non des prédateurs et que vous avez bien pris en compte ses avertissements. Ne lui jetez pas de pierres ou ne criez pas, car vous deviendriez encore plus menaçant pour le chien.
Il ne faut surtout pas se mettre à courir sinon le patou va se lancer à vos trousses. Sans gestes brusques et en adoptant un comportement adéquat, le patou devrait retourner rapidement vers son troupeau, pour le garder à nouveau.
À la base le patou n’est pas un danger pour les randonneurs, mais il faut toutefois être vigilant et faire attention aux patous en randonnée en montagne.