Description de cet itinéraire
Vu d'en haut, le lac fait l'effet d'une pierre précieuse sertie dans la montagne. Saphir ou émeraude suivant la lumière du jour, il est blotti au pied du Pic de Sesques. Pour y accéder, il faut une bonne dose de motivation, mais la récompense est à la hauteur de l'effort…
Vu d'en haut, le lac d'Isabe ressemble à une pierre précieuse, saphir ou émeraude selon la lumière, blotti dans un cirque de montagne au pied du Pic de Sesques. Pour atteindre ce lac perché à près de 2000 m, il faut accepter une montée longue et soutenue, avec un dénivelé cumulé d'environ 990 m pour une distance de 10,1 km en aller-retour au départ d'Eaux-Chaudes, soit environ 6 h de marche.
L'itinéraire débute sur la piste du Bitet, au dessus d'Eaux-Chaudes, avant un sentier qui s'échappe sur la gauche une cinquantaine de mètres avant le pont. Le chemin remonte la rive droite du gave du Bitet, que l'on traverse à gué pour rejoindre la fin de la piste et la zone de stationnement, puis franchit le ruisseau sous la prise d'eau du Bitet avant de s'engager dans une forêt où la pente se cabre franchement.
Dans cette hêtraie-sapinière caractéristique de la vallée d'Ossau, le sentier grimpe raide, offre un court répit sur un plat, puis repart de plus belle en montée directe. À la sortie des bois, le paysage s'ouvre sur un chaos de blocs, que le chemin contourne en serpentant, avant de reprendre vers la droite en direction des barres rocheuses où dévalent de belles cascades issues des eaux du lac.
La suite se déroule dans un grand pierrier, parsemé d'arbustes et de rhododendrons, ces landes rousses au revers des feuilles qui marquent les zones où la neige persiste le plus longtemps. Après un petit ruisseau, l'itinéraire bascule à droite sur des marches rocheuses puis attaque une zone plus escarpée, gravie en lacets sur un sentier étroit et aérien qui se faufile entre les barres.
Au terme de cette dernière pente, souvent délicate en début de saison, on débouche sur un replat vallonné qui mène enfin au lac d'Isabe, lové dans un cirque austère et minéral. Le retour s'effectue par le même chemin, avec une vigilance accrue sur les passages raides et le sentier en balcon, et il est explicitement déconseillé de tenter cette randonnée lorsqu'il reste de la neige sur la dernière pente.
La course traverse un territoire pastoral typique des montagnes béarnaises, où la cohabitation avec les troupeaux impose de tenir les chiens en laisse voire de s'abstenir de les emmener. Au delà du paysage, le vallon abrite une flore montagnarde singulière au coeur du Parc national des Pyrénées, tandis que la vallée d'Ossau reste marquée par la présence passée de l'ours brun, aujourd'hui représenté par une vingtaine d'individus réintroduits sur la partie centrale de la chaîne.






