En 2014, le refuge du Barroude était détruit par un incendie après avoir été frappé par la foudre. Ce bâtiment historique, propriété du Parc national des Pyrénées et construit en 1973, était un point de passage clé pour les randonneurs de la haute route des Pyrénées et un refuge très fréquenté en vallée d'Aure. Situé au cœur du Parc national des Pyrénées, dans un site classé au Patrimoine mondial de l’UNESCO et Natura 2000 (« Estaubé, Gavarnie, Troumouse, Barroude »), il représentait un lieu symbolique des Pyrénées au bord d'un superbe lac.

À l'été 2024, le bureau d’architectes Snøhetta a remporté le concours de maîtrise d’œuvre pour la reconstruction du refuge, sélectionné parmi 42 candidats. Le projet, intitulé « La tanière des Hautes-Pyrénées, entre terrier et cairn », a été plébiscité par le jury.

Suite à l’incendie, des mesures de sécurisation du site ont été prises, incluant l'évacuation des débris et la démolition des structures restantes, nécessitant de nombreuses rotations d’héliportage. En novembre 2022, le conseil d’administration du Parc a voté en faveur de la reconstruction du refuge. C'était une décision attendue par de nombreux randonneurs qui avaient connu l'ancien refuge. J'y étais passé une seule fois et j'avais dormi dans la tente juste à côté du refuge, et je me souviens d'un endroit fabuleux au pied d'une murailles de sommets de plus de 3000 mètres et de ce magnifique lac qu'on peut admirer en montant un peu plus haut.

Le 13 avril 2023, le Parc national des Pyrénées a installé un comité de pilotage, composé d'élus locaux, de représentants d’institutions, d'experts de la montagne et du Conseil d’Architecture, d’Urbanisme et de l’Environnement des Hautes-Pyrénées. Melina Roth, directrice du Parc, a comparé ce projet de reconstruction à une longue randonnée collective menée avec les acteurs locaux et les passionnés de montagne.

En 2023, un concours d’architectes a été lancé pour définir les exigences du projet, en tenant compte des contraintes naturelles et de la localisation du refuge dans une zone protégée. Le refuge devra être fonctionnel, respectueux de l'environnement, et répondre à l'augmentation de la fréquentation, avec une capacité de 36 lits. En octobre 2023, quatre cabinets d’architectes présélectionnés ont visité le site pour évaluer l'intégration d'un tel bâtiment en zone protégée. 

Après quatre mois de consultation, c'est finalement une agence norvegienne, Snøhetta, qui a été désigné pour concevoir le nouveau refuge.

Reconnu pour ses projets d'envergure, tels que la Bibliothèque d’Alexandrie ou le Pavillon du Mémorial du World Trade Center,  a relevé le défi en proposant un projet qui répond aux exigences esthétiques, techniques et environnementales du site. Leur concept, à la fois innovant et discret, vise à offrir un abri sûr tout en minimisant l'impact sur le milieu naturel.

Le refuge s’inspirera des notions de terrier et de cairn en faisant la part belle à la pierre, au bois et à l'aluminium. Sa structure se fond dans la topographie en alliant discrétion et visibilité. Implanté sur l’ancien emplacement, le refuge respecte les zones de préservation de la faune et de la flore.

Conçu selon des principes bioclimatiques, le bâtiment, compact et protégé des vents dominants, minimisera l'exposition aux intempéries. Sa grande couverture végétalisée prolongera les lignes du paysage, tandis que son enveloppe en aluminium recyclé protégera les espaces extérieurs.

D'autres photos sur le site de l'agence Snøhetta